A L’heure actuelle, la question de la confiance semble entamée. Car l’exécutif enchaîne une série d’erreurs en matière de communication ce qui met à mal sa crédibilité. Qu’en sera-t-il avec l’application STOP COVID ?

STOP COVID-19

Depuis le début de cette épidémie/pandémie, des informations erronées circulent. Comme par exemple, avec la vente des masques dans les supermarchés, alors qu’on parlait de pénurie, une semaine auparavant. Il en résulte une question essentielle pour nombre d’entre nous : est-ce qu’on peut faire confiance ou pas ?

Est-ce la suprématie des marchés qui seraient susceptibles de s’enrichir, au détriment des services de santé? Cette situation flirte dangereusement avec l’esprit même de la théorie du complot qui affleure à chaque fois qui lui est permis de “faire douter”. Or, en ces temps de crise majeure, il faut certainement positiver voire sur positiver, afin de ne pas se laisser submerger par nos côtés les plus sombres. Aussi, il est important de rétablir un climat de confiance face à tant d’incertitudes.

Sommes-nous capables de Confiance en période de COVID-19 ?

La confiance, c’est peut-être se sentir acteur de sa vie. Plutôt que d’avoir le sentiment de subir des ordres qui viendraient uniquement d’en haut et qui seraient pudiquement coercitifs. Par exemple, on le constate avec la préparation du retour à l’école. On comprend à quel point, il est important que les parents participent aux modalités de ce dispositif. La collaboration avec les maires et les élus locaux obligent à élargir le spectre de la prise de décision car la marche forcée n’a pas les mêmes effets au niveau communal que d’un arrondissement de quartier.

Dans cette même dynamique, il semble que le gouvernement doive poursuivre ses efforts de concertation. Notamment, pour les questions des soins, post confinement. On le sait, la réussite de ce projet reposera plus sur le côté incitatif. Avec l’appui d’ambassadeurs à tous les niveaux décisionnels et opérationnels, il faut tendre vers une majorité d’approbation. En effet, plus que la confiance, il faut aussi faire appel à la responsabilité de chacun. Et pourquoi pas, à leurs sens de la créativité. Car bien au-delà des publications qui nous ponctuent notre journée, nous sommes capables d’initiatives intelligentes issues du collectif. Laissons les POC, POV, POB des administrés et devenir les ambassadeurs de l‘open innovation sociale. Misons sur le combo gagnant : innovation, volumétrie, élargissement. Laisser s’exprimer les gens de terrains et faire remonter les actions positives et efficaces, afin d’obtenir l’adhésion sociale sur trois principes.

  • Imaginer des dispositifs pilotes
  • Modéliser les pilotes efficaces
  • Déployer des dispositifs validés par ses paires 

Pourquoi être attentif à sa communication ?

Plus encore, il faut aussi faire attention aux termes que nous utilisons. Car ils génèrent du stress et des incompréhensions. Vous êtes bien d’accord, un message dépend d’un émetteur, mais aussi de celui qui le réceptionne. Depuis quelques jours, dans tous les médias, on entend parler de tracking avec l’application STOP COVID. Or, l’objectif est bien de servir les intérêts d’une humanité. Que ce soit économiques ou émotionnels. Beaucoup, vivent des moments terribles, entre la maladie et les décès.

Ménager les sensibilités et pas seulement politiques relève de notre part de psychologie pour mieux-vivre avec les autres. Aussi, lorsqu’on parle de l’application STOP COVID, il y a une vraie différence dans la réception d’un message, entre “se faire traquer” et “solliciter des anges gardien de sa prévention”.

Alors qu’en est-il de l’application STOP COVID ?

Tout d’abord, cette pandémie remet certainement en question la RGPD telle qu’on la connaît. En effet, à l’annonce par la presse d’une application intelligente pour gérer ses évolutions, on assiste à un vrai paradoxe. Car si certains veulent absolument préserver le respect de ses données dites “sensibles”. Ces mêmes personnes, dans la foulée, affirment qu’ils n’ont rien à cacher. Et dans un même temps, ils souhaitent se doter d’une telle application. C’est ainsi qu’on constate plus de 100 000 téléchargements, en moins de 24 h. Sauf que ce n’est pas la bonne. Car elle est destinée aux Géorgiens. Ce qui explique aussi qu’elle est en anglais.

Rassurez-vous, l’équipe-projet STOP COVID et l’écosystème des contributeurs se mobilisent pour développer une application mobile. Il s’agit de « contact tracing » pour la France. Il fixe les orientations et donne un seul et même cap :

  • Stratégie globale de gestion de la crise sanitaire, suivi épidémiologique et outil d’aide à la décision. 
  • Le strict respect du cadre de protection des données et de la vie privée 
  • La transparence, en proposant des solutions open source ouvertes que l’audit garantit contre les possibles dérives.
  • Le respect des principes de souveraineté numérique du système de santé publique
  • Le caractère temporaire du projet

Retenons que cette application utilisée avec bienveillance portera ses fruits. Elle permettra aussi de dupliquer sa modélisation et de l’appliquer à d’autres maladies qui tuent aussi, voire autant. Rappelons qu’en 2019, il y a eu plus de décès de la grippe saisonnière. Et qu’il ne faut pas délaisser les autres campagnes au détriment du COVID-19.

Quelle sera la a clé de la réussite de STOP COVID ?

De toute évidence, les partenariats nous permettent d’aller plus haut, plus loin. Et on doit rester attentifs à la sélection des parties prenantes. Néanmoins, au regard de la liste de ce cluster, on peut tout de même se rassurer. Car les acteurs sélectionnés pour un tel projet sont bien des sociétés d’une dimension suffisante, pour gérer un projet de taille nationale. Sans tous les énumérer, par leur expertise et leur capacité d’absorption de volumes, on peut s’attendre à la bonne conduite de ce projet d’envergure.

  • Inria : coordination et protocole de transmission, privacy-by-design 
  • ANSSI : cybersécurité 
  • Capgemini : architecture et développement back-end 
  • Dassault Systèmes : infrastructure souveraine de données qualifiée SecNumCloud
  • Inserm : modèles de santé 
  • Lunabee Studio : développement des applications mobiles 
  • Orange : diffusion de l’application et interopérabilité 
  • Santé Publique France : insertion et articulation de l’application dans la stratégie globale de détection   et suivi des contacts (« contact tracing »)
  • Withings : objets connectés 

Les pistes qui ressortent afin de garantir l’anonymisation des données de l’utilisateur de cette application consistent à limiter l’information à la tranche d’âge. De plus, cette application n’a d’existence que sur la base du volontariat des utilisateurs. Pour le moment, nous restons libres de ne pas la télécharger. Rappelons que ce n’est pas le cas de certains pays qui semble-t-il exigent un selfies pour justifier de son confinement comme par exemple en Pologne.

Enfin, il faudra tout de même s’appliquer à capitaliser sur le passé comme avec la grippe espagnole et anticiper les questions de catastrophes sanitaires avec des scenarii de résolution de problèmes critiques qui en découlent. Certes, nous n’allons pas jeter la pierre, car la situation est inédite. Toutefois, il existe des travaux menés par des scientifiques, des chercheurs qui extrapolent de telles situations. De plus, les technologies associées à l’intelligence artificielles offres des perspectives qui n’existaient pas au début du 20ème siècle. Et l’open source doit permettre la collaboration à l’échelon international. Enfin, il faut s’inspirer des méthodes qui fonctionnent et en faire un art de vivre pour ne pas le subir.

  • http://www.francesoir.fr/societe-sante/le-nombre-cumule-des-deces-fin-mars-2020-est-toujours-inferieur-aux-annees-anterieures
  • https://www.capgemini.com/fr-fr/news/stopcovid/
  • https://www.thestar.com.my/tech/tech-news/2020/03/21/covid-19-selfie-app-to-keep-track-of-quarantined-poles